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La nuit des gitans
Zoran Savic (avec son aimable autorisation)
Son recueil de poésies : http://www.thebookedition.com/le-temps-emporte-par-le-vent-de-savic-zoran-p-47897.html
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LA NUIT DES GITANS
 
 
Premier pas de la jeune gitane dans le camp, pressée de passer devant la caravane couverte de perles et de fleurs.
Plus loin elle passe devant le groupe de sa tribu armé d’instruments de musique.
Décorée de toiles de soie et de bijoux, la fille passe la main dans ses longs cheveux noirs parsemés d’étoiles.
D’un mouvement distrait, elle en perd quelques unes qui tombent dans la marmite faisant éclater les parfums du repas qui couvrent le camp.
 
Le grand père tient dans sa main gauche un bâton, le bâton du chef.
Il dessine sur le sable de ses mains tremblantes les territoires parcourus.
Le dessin est grand, la place trop petite pour décrire tout son passage à travers l’univers.
«Il y a là-bas un monde de gens tristes, un monde de gens pauvre d’esprit et de famille. Il y a là-bas des gens noirs et des jaunes, il y a même plus loin des gens vêtus comme nous mais il n’y a pas une fille plus belle qu’elle» dit le grand-père.
 
La jeune fille n’écoute pas.
Elle rêve de sa caravane qui est là, tout prés, blanche et parfumée par la fumée du feu et l’odeur des épices.
Mais elle est à elle, décorée de milliers de perles imposantes comme le futur.
Tant pis de ce que disent les autres de sa caravane, de son futur plein d’étoiles tissé dans un espace rempli d’infini, de liberté sans fin.
Le jeune marié timide s’approche de l’orchestre.
Il chuchote quelques mots puis s’en va,  fier de pouvoir épouser la plus belle gitane jamais connue avec en prime, la caravane.
La liberté quoi!
 
Au loin, le maitre de l’univers somnolant, s’éloigne à pas fatigués, le dos courbé.
«Le signal» chuchote le grand père.
C’est le commencement répètent les conseillers de la tribu autour de lui.
Le porte-parole lève son bras, retrousse sa manche, crache à sa gauche, toussote quelques instants et prend la position du chef d’orchestre, le plus beau de cet instant.
Il devient rouge émeraude de la tête aux pieds, aspire très profondément et crie : «Que la fête commence ou jamais».
 
Le violon s’emballe, versant toute la magie colorée des notes comme un cheval au galop.
Le guitariste jaloux de ce son se met à gratter aussitôt, essayant de couvrir les notes du violon.
L’accordéoniste ne tarde pas et se met à sortir une palette de notes, la plus belle de son existence.
Surpris par ce hasard il s’étire les lèvres, crache dans ses mains et continue, fier et rassuré.
La batterie, le trombone, les cuivres et le violoncelle se mélangent dans cette vague de mélodie et un instant j\'oublie la raison de ce départ.
Au loin un chien aboie.
Un oiseau suivi d’un coq somnolant poussent quelques notes puis se taisent, s’apercevant du désastre de leur chant dans l’univers de cette mélodie.
 
La jeune fille s’avance d’un pas, regarde dans son chevet si par hasard elle n’a pas perdu la broche de diamant, la plus belle pièce de son futur époux.
Ah! Elle est là, bien fixée sans appauvrir les autres bijoux.
D’un regard craintif la vieille gitane attache sa chevelure avec un foulard et sort, sautant au cou de sa fille.
Le violon lâche un son triste qui se mélange aux pleurs de la gitane.
 
Les odeurs de pain frais se répandent dans le camp accompagné de fumée et du parfum foudroyant de milliers d’épices.
Les tables sont posées et la troupe est prête à s’accorder un long moment de fête.
 
Quelques étoiles filantes passent au dessus du camp sans déranger puis se noient juste au pied de la belle mariée ramenant au jeune couple le signe de la liberté.
La fête où se mélange musique et festin donne l’image du mariage gitan le plus beau du monde.
Le vieux gitan, seul avec son bâton, refait inlassablement le plan de ses parcours, oubliant toujours un endroit où il a laissé des souvenirs sans importance.
 
Le marié vêtu de son plus beau costume parfumé à la rose s’approche de sa promise.
Il la prend par le bras pour se perdre dans le nuage de la fête.
Le camp devient esplanade, miroir de couleurs et de beautés mélangé aux éclats d’étoiles.
L’orchestre s’arrête un instant puis reprend plus fort couvrant tous les fêtards déjà imbibés d’alcool, des parfums du repas et d’épices.
De temps en temps le jeune couple se prend dans les bras, regarde leur caravane et rêve d’évasion de ce monde soûl de bonheur.
Il lui chuchote à l’oreille:
«Demain, nous partons».
      Zoran Savic

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